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22 novembre 2008 6 22 /11 /novembre /2008 12:08


DHARAMSALA (AFP) - 22/11/08 11:18


Tibet: les Tibétains en exil veulent le dialogue avec Pékin

Les exilés tibétains, dont une frange réclamait une radicalisation de la lutte contre la domination chinoise, se sont finalement alignés samedi sur la ligne conciliante prônée par le Dalaï lama malgré l'échec d'années de négociations avec Pékin.

 

"Nous désirons poursuivre la voie moyenne ", a déclaré le président du parlement tibétain en exil, Karma Chophel à l'issue de la session qui a rassemblé quelque 600 délégués à Dharamsala (nord de l'Inde), où le Dalaï lama vit réfugié depuis 1959.

La décision, après une semaine de palabres dans cette bourgade accrochée sur les contreforts de l'Himalaya, a été approuvée par acclamation.

Le rassemblement, le plus important en 60 ans de la communauté tibétaine, n'en était pas moins largement symbolique, l'assemblée n'ayant aucun pouvoir décisionnel, apanage du Parlement et du gouvernement tibétains en exil.

L'éventuelle radicalisation -- indépendance du Tibet plutôt qu'une simple autonomie-- n'a pas eu lieu.

Et à ce titre, la réunion de Dharamsala fait office de mise au point auprès d'une frange de la jeunesse tibétaine, indépendantiste, amère, qui menaçait de déborder l'ancienne génération du vieux dignitaire bouddhiste.

Le dalaï lama, âgé de 73 ans et à la santé fragile, reste bien l'unique figure de la cause tibétaine.

"Sa ligne est pragmatique. Elle peut apporter le changement", a déclaré à l'AFP un moine de 29 ans qui assistait à la réunion.

Respecté dans le monde entier, reçu par les chefs d'Etat, l'homme à la tunique safran et au rire communicatif continue d'incarner les espoirs de six millions de Tibétains vivant au Tibet ou en exil.

"Les Tibétains sont prêts pour le changement", avait pourtant assuré un peu plus tôt Lhadon Thethorg, déléguée et représentante à New York de l'organisation Students for a Free Tibet (Etudiants pour un Tibet Libre).

"Qu'il s'agisse de la +voie moyenne+ ou de l'indépendance du Tibet, les gens veulent une action plus vigoureuse", avait-elle dit.

Chef spirituel et dirigeant politique pragmatique, le dalaï lama a renoncé à revendiquer l'indépendance et a choisi une diplomatie dite de la "voie moyenne" consistant à réclamer une large "autonomie culturelle".

Réaliste, il sait que la Chine ne reviendra jamais sur sa souveraineté sur le Tibet qu'elle contrôle depuis 1951.

Depuis lors, ce fin diplomate s'était toujours montré conciliant avec Pékin, même en pleine révolte au printemps dernier à Lhassa. Une révolte à laquelle il avait réussi à donner un retentissement international avant les jeux Olympiques.

Le Dalaï lama avait reconnu lui-même l'échec de la revendication autonomiste fin octobre et révélé qu'il réfléchissait à une stratégie plus radicale que sa diplomatie traditionnellement conciliante avec Pékin, qui a annexé le Tibet en 1951.

Des émissaires du Dalaï lama et des représentants chinois discutent officiellement depuis 2002 mais les derniers pourparlers, début novembre en Chine, ont capoté, Pékin affirmant qu'il ne ferait "jamais de concession" même sur une "semi-indépendance" du Tibet.

La Chine avait prévenu par avance à plusieurs reprises que la réunion de Dharamsala ne mènerait "nulle part", tout en appelant son voisin indien à ne pas tolérer sur son sol des activités "indépendantistes".

Le Dalaï lama est la bête noire de Pékin, qui l'accuse d'être un dangereux séparatiste, sous couvert de la religion.

Les exilés tibétains, dont bon nombre de jeunes, sont plus de 100.000 en Inde. La plupart y sont nés et n'ont jamais mis les pieds au Tibet.


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20 novembre 2008 4 20 /11 /novembre /2008 18:25


Le Monde en date du 21 novembre 2008


Dekyi Mephok a écrasé une larme. «Je suisdésolée», a-t-elle soufflé, comme si cette seconde d'abandon, cette émotion qui brutalement l'étreint au rappel du passé, offensait les usages. Longue chevelure de jais, vêtue de la chuba - robe traditionnelle doublée d'un tablier aux stries noires, grises et marron -, Dekyi Mephok est assise dans son bureau de la radio Voice of Tibet, à deux pas du siège du gouvernement tibétain en exil que l'Inde abrite à Dharamsala sur les contreforts de l'Himalaya.

La journaliste avait commencé à évoquer le conclave des 550 délégués tibétains qui débat du 17 au 22 novembre de l'avenir du dialogue avec Pékin. Mais le passé a immanquablement refait surface.

Comment oublier ? Dekyi Mephok a franchi à l'âge de 16 ans les cols glacés qui séparent la Chine du Népal. C'était en 1994. L'adolescente, qui suivait une formation de guide ouristique à Lhassa, capitale du Tibet sous tutelle chinoise, s'était résignée à cet exil sous l'insistance de son père. «Il voulait absolument que j'aille à Dharamsala apprendre la vraie culture tibétaine, raconte-t-elle. Il n'aimait pas que je récite par cœur la propagande chinoise aux touristes.»

Interceptée une première fois par l'armée chinoise, elle réussit sa seconde tentative, se fait détrousser de son maigre pécule par les gardes-frontières népalais, parvient finalement à Dharamsala, où le dalaï-lama la reçoit avec une centaine d'autres réfugiés. «J'avais grandi avec l'idée qu'il était un dieu. En le voyant, je pensais être au paradis.»

Commence alors une nouvelle vie - elle peut enfin apprendre l'écriture tibétaine, qu'elle ignorait -, mais le remords la rattrape. Un an après son départ, son père a été arrêté. La police avait découvert à son domicile de la littérature «séparatiste».Condamné à deux ans de prison, il est torturé. Après sa libération, aucun hôpital n'accepte de le soigner. Il périra des séquelles des coups.

Si les yeux de Dekyi s'embuent subitement, c'est qu'elle confesse le secret de son histoire, la vraie raison de son exil, qui ne cesse depuis de la tourmenter : «Mon père savait qu'il serait arrêté un jour. Il m'a envoyée à Dharamsala pour me protéger.»


 Les interstices de la censure

Elle travaille aujourd'hui à Voice of Tibet pour faire justice à ce père martyr. Financée par une ONG norvégienne, la radio émet trois quarts d'heure par jour sur le Tibet.

Dekyi est responsable des programmes en mandarin, très prisés par les Tibétains des régions de l'Amdo ou du Kham, qui comprennent mal le dialecte de Lhassa.

«Nous voulons aussi toucher un public chinois, pour ne pas rester confinés entre Tibétains», souligne-t-elle. L'exercice est difficile. Il faut changer souvent de fréquences, car le brouillage par les autorités chinoises est systématique.

«Mais dans les campements de Nomades sur les plateaux à l'écart des villes, on est plutôt bien captés», précise-t-elle.

Internet est un autre de ses moyens d'action. Là aussi, il faut se glisser dans les interstices de la censure. Son dernier blog a été rendu inaccessible en Chine au bout de quatre jours, mais c'était suffisant pour diffuser des informations sur le conclave de Dharamsala.

«J'ai eu 6000consultations», se félicite-t-elle. Elle a déjà rouvert un nouveau blog qui distillera les échos du Tibet en exil par-delà les hauteurs de l'Himalaya. Les adeptes de « Lotus des neiges », le surnom de Dekyi, y reconnaîtront une voix familière.


Frédéric Bobin

(Dharamsala, nord de l'Inde, envoyé spécial)

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14 novembre 2008 5 14 /11 /novembre /2008 19:15

Phayul, le 12 novembre 2008 - par Phurbu Thinley English version

"Dans les premières lignes du traité (traité Tibet-Mongolie de 1913) le Tibet et la Mongolie attestent de s'être libéré de la domination Mandchou et d'avoir chacun constitué un état indépendant."

Au cours des siècles, le Tibet et la Mongolie avaient développé des liens très forts au niveau culturel et historique. Suite à l'effondrement de la Dynastie Manchu (Qing) en 1911, le Tibet et la Mongolie déclarèrent leur indépendance puis, par la suite, signèrent en 1913 un traité d'amitié et de reconnaissance mutuelle de leurs indépendances respectives.

Parfois, l'existence de ce traité entre le Tibet et la Mongolie, tel qu'il a été conclu début 1913, a été mise en doute par certains intellectuels. Mais récemment, la pièce originale de la version en Tibétain (mais pas celle en Mongol) du traité Tibet-Mongolie de 1913 a été redécouverte, mettant pour la première fois à la disposition des experts une part essentielle du document original.

Interviewé par Phayul, le Professeur Elliot Sperling fait un peu plus la lumière sur ce traité, en montrant sa portée historique par rapport aux controverses sur la question du Tibet.

Le Professeur Elliot Sperling travaille au Département d'Etudes Eurasie-Centrale de l'Université d'Indiana (USA). Il y dirige le programme de recherche sur le Tibet. Il est venu récemment à Dharamsala (siège du Gouvernement Tibétain en Exil en Inde) pour une conférence sur le Traité, la redécouverte de son texte original, et en décrivant ses implications. Il vient de donner de nombreuses conférences sur ce sujet dans diverses universités occidentales.

---------

Q: En quoi consiste exactement ce traité Tibet-Mongolie de 1913 ?

Elliot Sperling: Le Traité revêt exactement ce que laisse entendre son libellé. C'est un traité signé en janvier 1913 et portant les sceaux des représentants du Tibet et de la Mongolie. Dans les premières lignes du traité, le Tibet et la Mongolie attestent de s'être libéré de la domination Mandchou et d'avoir chacun constitué un état indépendant. Suivent une série de courts articles portant, entre autres sujets, sur leur engagement mutuel de secours et d'assistance, et abordant des dispositions commerciales et financières.

Q - La version en tibétain de l'original du Traité a été retrouvée au cours de l'année dernière. Où et à quelle date précisément ? Pourquoi n'a-t'il pas été officiellement accessible plus tôt ?

E.S. - Le Traité a été retrouvé en Mongolie. Il devait être dans les archives nationales (d'ailleurs il porte le sceau de l'ancien ministère des affaires étrangères). Des copies ont commencé à circuler seulement en 2007. La délicate situation politique de la Mongolie (située entre l'URSS et la Chine), pendant presque tout le XXème siècle, a sûrement joué sur le fait que cette version originale soit restée inaccessible aussi longtemps.

Néanmoins, d'autres versions du traité étaient disponibles: en anglais, mandarin, et mongol. Il y en avait même une en tibétain - résultant d'une traduction de l'anglais (!) comme celle en mandarin - réalisée par Tsepon W.D. Shakabpa - et, avant que n'apparaisse le document original en tibétain, c'était la seule version accessible pour ceux qui lisent le tibétain.

La version en anglais résultait quant à elle d'une traduction d'une version en russe, cette dernière ayant probablement été rédigée à partir d'un rapport officieux des Mongols relatant l'original. Aucune de ces autres versions ne donnait une vue exhaustive de toutes les parties du texte original en tibétain, mais elles sont étonnament fidèles à l'original sur le fond.

En résumé, les traductions se sont enchaînées à partir de la pièce originale en tibétain, qui fut d'abord traduite en mongol, puis cette version fut convertie en russe, elle-même traduite en anglais. Ce dernier a ensuite été traduit d'un côté en mandarin, et de l'autre en tibétain (par Shakabpa) à nouveau (avec des différences par rapport à l'original en tibétain).

Q - Quelle est la signification historique de ce traité daté de 1913 ?

E.S. - Sachant que l'existence même de ce traité était parfois mise en doute, la redécouverte du document original est très importante au niveau historique. Sa portée vient surtout du fait qu'il s'agit d'un document officiel dans lequel, conjointement, le Tibet et la Mongolie reconnaissent mutuellement leur indépendance, suite à l'effondrement de la Dynastie Qing.

Q - LA Chine conteste l'existence et la validité de ce traité. Sur quelles bases ?

E.S. - La plupart des auteurs chinois ont dénigré ce traité, mais pas tous de la même façon. Il y a un ouvrage en mandarin qui s'évertue laborieusement à n'évoquer ce traité que sous le terme "accord", laissant entendre qu'il n'a aucune valeur au plan international. (Les mêmes circonvolutions lexicales furent utilisées pour l'Accord en 17 Points de 1951, où le terme "Accord" fut choisi pour montrer que le document en question ne constituait qu'un arrangement entre parties à l'intérieur d'un même pays, et pour le rendre inutilisable juridiquement au niveau international.)

D'autres auteurs chinois s'appuient, pour dénigrer le traité Tibet-Mongolie de 1913, sur les observations de Charles Bell, qui affirmait que le 13ème Dalai Lama n'aurait ni requis explicitement la signature d'un tel traité, ni assuré ensuite sa ratification.

Q - Il est incontestable que le Tibet ait été totalement indépendant de toute subordination étrangère entre 1911 et 1950. Aussi le 13ème Dalai Lama avait-il déclaré formellement l'indépendance du Tibet en 1912. Cependant, l'existence du traité entre le Tibet et la Mongolie, conclu début 1913, était sujet à discussion pour certains intellectuels.

E.S. - Cela est, je le répète, largement dû à ce compte rendu de Bell. Alfred Rubin dénigre sa validité avec l'expression "même si le traité existe vraiment", tandis que Tom Grunfeld y fait allusion avec l'adjectif "prétendu". Dans l'édition 1987 de son livre sur le Tibet moderne, il affirme que le traité "se révèle être un cas classique de désinformation venant de responsables russes, colons en Mongolie". Il a omis cette mention dans l'édition de 1996.

Q - Maintenant que le texte original du traité est retrouvé, quelles sont les implications éventuelles sur le problème du Tibet, pour les experts de cette question ?

E.S. - C'est un point qui reste à étudier. Mais désormais il ne peut évidemment plus être balayé d'un revers de main.

Q - Quelle conclusion pouvez vous tirer après avoir eu accès à l'original de ce traité méconnu, objet de tant de débats ?

E.S. - Le traité est authentique. Il existe vraiment, et il porte les signatures et les sceaux de responsables agissant avec les attributions de Ministres Plénipotentiaires du Dalai Lama, dotés des pleins pouvoirs pour conclure ce traité. Il n'y a aucun doute sur le contenu du traité.

Même si des doutes ont pu être émis, venant notamment de Charles Bell, il serait inconcevable que les Tibétains signataires aient pu fabriquer les certificats prouvant que le Dalai Lama leur avait donné tout pouvoir pour mener à bien cette mission (je fais notamment référence à leur délégation de pouvoir accordée par le Dalai Lama les faisant ses Plénipotentiaires), et qu'ils auraient ensuite pu masquer leur fraude à travers la formulation même du traité.

Pour comprendre les remarques de Bell sur le fait que le Dalai Lama ait minimisé son rôle dans ce traité, on peut supposer que dans le prolongement des événements qui ont conduit par deux fois à son exil, le Dalai Lama ne se faisait plus d'illusion sur les rapports de force autour du Tibet: alors, quand il a vu les Britanniques, informés par des rumeurs, commencer à exprimer leur désaccord par rapport à ce traité, il a sûrement préféré rester dans le vague sur le traité dans ses échanges avec Bell.

- Merci beaucoup Professeur Sperling.

--- photo du traité: http://www.phayul.com/images/news/articles/081112064756ZA.jpg

Légende photo:

La pièce originale (sa version en tibétain) du "Traité Tibet-Mongolie de 1913" a été retrouvée en Mongolie (a priori dans les archives nationales). Des copies ont commencé à circuler seulement en 2007. Le Prof. Elliot Sperling pense que la délicate situation politique de la Mongolie, pendant presque tout le XXème siècle, expliquerait le fait que l'original du traité n'ait pas été découvert plus tôt. (Phayul/File)

---Note du traducteur:  liens ajoutés par le traducteur.  Ce texte en français n'est qu'une proposition de traduction de l'article publié par Phayul.

de D.


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14 novembre 2008 5 14 /11 /novembre /2008 11:47

le 14/11/2008 à 16h17  par la rédaction d'Aujourd'hui la Chine (avec AFP)

La riposte a été quasi immédiate : au lendemain de l'annonce d'une rencontre entre le président français et le dalaï lama, prévue le 6 décembre à Varsovie, le Ministère chinois des Affaires Etrangères a appelé la France à "préserver le principe d'une seule Chine".

Le président Sarkozy a décidé de rencontrer le Dalai Lama le 6 Décembre prochain, à Varsovie, en marge des cérémonies du 25 ème anniversaire de la remise du prix Nobel de la paix à Lech Walesa.

"Le dalaï lama est un homme de qualité, un homme profondément respectable que j'aurai d'ailleurs l'occasion de voir en Pologne le 6 décembre prochain", a déclaré M. Sarkozy en recevant jeudi à l'Elysée le "prix du courage politique" décerné par la revue Politique internationale.

"Les Tibétains n'ont pas à souffrir de la répression et, comme chacun, ils ont droit à la liberté", a-t-il poursuivi. "En même temps, devons-nous couper tout contact avec un milliard trois cents millions de Chinois dont les progrès sont incontestables sur la dernière décennie ?", s'est interrogé le chef de l'Etat.

"L'un ne justifie pas l'autre, certes, bien sûr. Mais si on ne va pas à Pékin, si on ne discute pas, si on ne fait pas part de nos préoccupations. Si on n'avance pas pas à pas, alors comment fera-t-on pour faire triompher l'idée que nous avons du respect de la liberté et des droits de l'Homme ?"

Nicolas Sarkozy avait été critiqué, avant les Jeux Olympiques, pour avoir soigneusement évité le dignitaire tibétain, lors de son voyage en France, en août dernier.

Il avait à l'époque assuré préférer soutenir un dialogue entre les Tibétains et les Chinois, dialogue qui vient récemment de tourner court, avec le retour à Dharamsala, en Inde d'une délégation tibétaine bredouille, ce qui pourrait radicaliser l'opposition en exil.

La nouvelle attitude du Président français a suscité une réaction quasi immédiate de la Chine. Elle a mis en garde vendredi la France sur l'impact négatif qu'aura, selon elle, la prochaine rencontre entre le président Nicolas Sarkozy et le Dalai lama sur les relations franco-chinoises."Les relations entre la France et la Chine et entre l'Europe et la Chine se sont améliorées et se développent bien, cela a été obtenu non sans efforts et mérite d'être préservé", a souligné le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Qin Gang.

"Nous appelons la France à considérer les intérêts généraux, à préserver le principe d'une seule Chine, à respecter ses engagements, à prendre en considération les inquiétudes chinoises et à gérer correctement ce problème", a-il ajouté dans un communiqué, en référence à cette rencontre.


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13 novembre 2008 4 13 /11 /novembre /2008 19:21


Le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy a annoncé le 13 novembre qu'il rencontrerait le Dalaï Lama le 6 décembre en Pologne, lors des cérémonies du 25ème anniversaire de l'attribution du  Prix Nobel de la Paix à Lech Walesa. 


"Le Dalaï Lama est un homme de qualité, un homme profondément respectable que j'aurai d'ailleurs l'occasion de voir en Pologne le 6 décembre", a déclaré M. Sarkozy en recevant à l'Elysée le « prix du courage politique » décerné par la revue Politique Internationale. 


M. Sarkozy n'avait pas reçu le Dalaï Lama lors de sa visite en août en France, qui avait  duré 12 jours et coïncidait avec les Jeux olympiques de Pékin.


"Les Tibétains n'ont pas à souffrir de la répression et, comme chacun, ils ont droit à la liberté", a lancé le président français. "En même temps, devons-nous couper tout contact avec un milliard trois cent millions de Chinois dont les progrès sont incontestables sur la dernière décennie ?", s'est interrogé le chef de l'Etat.
"L'un ne justifie pas l'autre, certes, bien sûr. Mais si on ne va pas à Pékin, si on ne discute pas, si on ne fait pas part de nos préoccupations, si on n'avance pas, pas à pas, alors comment fera-t-on pour faire triompher l'idée que nous avons du respect de la liberté et des Droits de l'Homme ?", a-t-il également plaidé.

Début novembre, la présidence française avait indiqué que M. Sarkozy recevrait le 10 décembre les lauréats du prix Nobel de la Paix qui seraient à Paris dans le cadre des célébrations du 60éme anniversaire de la déclaration Universelle des Droits de l'Homme, y compris le Dalaï Lama s'il s'y trouvait.
Mais le bureau du Tibet à Paris avait immédiatement fait savoir qu'il devait se trouver à cette date en Pologne.

Source : AFP 13 novembre 2008 et Tibet Info.net


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8 novembre 2008 6 08 /11 /novembre /2008 21:16

Retour de la perfide Albion? ... ou coup de pied de l'âne ??

Savez-vous ...
ou peut-être ne savez-vous pas que la Grande-Bretagne, forte de sa tradition impériale et coloniale, vient de rendre un fier service à l'actuel régime chinois ? Comme entre larrons en foire... A en croire The Telegraph, sous la plume de Richard Spencer de Pékin, le secrétaire aux affaires étrangères David Miliband vient tout bonnement de reconnaître en douce la « souveraineté » chinoise sur le Tibet - pas exactement en ces termes, mais en rappelant que le Tibet « fait partie de la République populaire de Chine ». Pour le journaliste, il s'agit là d'un « changement historique de position ».

Pour donner plus de poids (?) à une déclaration de soutien aux dernières discussions (sans lendemain) début novembre entre les émissaires du Dalaï-lama et des responsables chinois à Pékin, le chef de la diplomatie britannique s'est aussi référé à l'accord de 1913 de Simla, par lequel la Couronne britannique reconnaissait la « suzeraineté » et non la « souveraineté » chinoise sur la région, le qualifiant « d'anachronisme ». Des mots sans doute, mais en droit international, les mots ont leur importance, et cela fait toute la différence : déclarer ces notions « dépassées » revient à donner un coup de poignard dans le dos aux Tibétains qui tentent par le dialogue (de sourds ?) de sauver ce qui peut encore l'être de la civilisation tibétaine menacée de disparaître par sinisation accélérée. Historiens, chercheurs, juristes et autres spécialistes s'inscrivent d'ailleurs en faux contre l'interprétation chinoise arguant que « le Tibet appartient à la Chine depuis le XIIe s. » Dans le contexte actuel, cette reconnaissance intempestive soulève aussitôt la question de savoir ce que Londres a gagné ou obtenu en échange...

Mais au fait, si l'accord de 1913 fixant la frontière entre le Tibet et l'Empire des Indes est dépassé, la revendication chinoise sur le territoire du toit du monde alors indépendant de facto ne serait-elle pas, elle aussi, largement dépassée ? Et au regard du Foreign Office britannique, qu'en est-il du droit à l'autodétermination des peuples selon la Charte des Nations unies ?

c.b.l.

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5 novembre 2008 3 05 /11 /novembre /2008 12:40


Traduction  (2éme partie) (Source tibet.-doc.org)

Les soldats et les policiers ont pillé chaque cellule de moine. Ils ont emporté les statues, l'argent, les objets, les téléphones, la viande et la nourriture qui se trouvaient dans les cellules des moines. Quand j'ai vu ça, je me suis dit qu'en réalité, les pillards, les assassins, ce sont les soldats du parti communiste. Ils enfreignent la loi, mais c'est nous qu'ils arrêtent. Ils nous frappent et nous torturent. Ils massacrent les Tibétains. En plus de ça, ils nous accusent d'obéir à la clique du Dalaï-Lama et d'avoir agité et soulevé la population. S'il y a une vraie égalité entre les nationalités, une vraie liberté d'expression, s'il y a une vraie liberté religieuse, pourquoi n'avons-nous pas le droit d'exprimer notre foi envers le Lama que nous vénérons au fond de notre cœur ? Pourquoi n'avons nous pas le droit de demander sa protection ?

Ils ont aussi piétiné les photos du Dalaï-lama, et cassé les cadres avec la crosse de leur fusil. Ils ont déchiré et brûlé ces photos. Quand on est Tibétain, quand on est bouddhiste, voir piétiner des photos du Dalaï-Lama, l'objet de notre foi la plus profonde, et voir déchirer ces photos, c'est quelque chose qu'aucun prix ne peut compenser. Le gouvernement chinois a dit que des Tibétains avaient cassé des vitrines et que les pertes s'élevaient à des centaines de millions de yuans, mais le fait de voir piétiner les photos du Dalaï-Lama, que nous vénérons dans notre cœur, cela n'a pas de prix.

Les moines ont été battus. Un moine de Labrang qui avait parlé à un journaliste a été frappé avec une matraque, et il a eu le fémur cassé. Il ne pouvait plus marcher. Certaines personnes ont été électrocutées avec des matraques électriques, qu'ils avaient mis sur leur tête et dans leur bouche, ce qui a abîmé leur cerveau : certains sont devenus fous. Nous avons subi de telles tortures.

Notre plus grand espoir, c'est que des journalistes étrangers et l'ONU puissent venir enquêter au Tibet, et dire quelle est la situation réelle. C'est notre principal espoir. Le gouvernement chinois nous frappe et nous arrête en disant que nous avons enfreint les lois, et beaucoup de gens ont été tués. Beaucoup de gens se sont enfuis les montagnes et ne peuvent plus retourner chez eux. Il serait très utile que les journalistes du monde entier connaissent la situation véritable et transmettent l'information. Ils comprendront que le Dalaï-Lama n'est pas l'instigateur de notre soulèvement, qu'il ne nous a pas dit « Faites sécession ! ». Le Dalaï-Lama n'a jamais dit de telles choses. Beaucoup d'entre nous soutiennent les décisions qui seront prises pour le Tibet selon la voie du milieu du Dalaï-Lama et les discussions pacifiques. Mais nous sommes désespérés par la répression que nous subissons.

Aujourd'hui, j'espère vraiment pouvoir transmettre en toute honnêteté au monde, grâce aux journalistes, les preuves des souffrances des Tibétains qui sont tués, de ceux qui sont actuellement torturés dans les prisons, ou encore de ceux qui s'enfuient dans les montagnes sans pouvoir rentrer chez eux.

Des membres du bureau de la sécurité publique, des services secrets et des équipes de propagande sont venus me surveiller dans ma cellule du monastère, et un homme est spécialement chargé de ma surveillance. Je n'ai pas le droit de sortir, pas le droit d'appeler l'extérieur. On m'a apporté un gros exemplaire de la Constitution à étudier, et je dois rédiger une lettre d'autocritique. Je ne suis pas en prison, mais je n'ai pas la moindre liberté.

Ces temps-ci, la répression s'intensifie. Ce n'est pas seulement à Labrang, ni même en Amdo. Cela se produit partout, dans les trois provinces du Tibet [traditionnel]. Beaucoup de Tibétains sont tués, massacrés, opprimés et emprisonnés. On dit que plus de deux cents personnes ont probablement été tuées, et des milliers d'autres arrêtées. Les tortures et les arrestations ne cessent pas. Ils nous ont coupé l'accès aux informations, nous n'avons pas le droit de regarder les informations ni d'avoir une antenne parabolique, et nous n'avons pas le droit d'écouter les informations en provenance des Etats-Unis ou de l'étranger. On nous a ordonné de suivre les informations et la télévision nationales. On nous a interdit d'écouter ce qu'on dit à l'étranger, et de parler aux étrangers. Où est la liberté d'expression ? Où est la liberté religieuse ? Nous éprouvons toutes sortes de souffrances.

Moi, par exemple, personnellement, je suis un moine de Labrang. Et j'ai été arrêté cette année. Je les ai regardés en face et je leur ai dit : « Si vous me tuez, alors, tout est fini. Mais si jamais je suis libéré et que j'ai l'occasion de parler, j'apporterai la preuve au monde de la manière dont j'ai été torturé, comment mes amis ont souffert, et je le diffuserai par la voie médiatique. » Quand j'ai été libéré, je n'avais pas même le droit de dire que j'avais été battu. On m'a dit que je n'avais pas le droit d'avoir des relations avec l'extérieur, mais je ne peux pas m'abstenir de dire quelles tortures j'ai subies, et quelles cruautés mes amis ont vécues. Voilà la raison pour laquelle je dois parler aujourd'hui.

Il y a aussi eu des restrictions, les Tibétains n'ont pas le droit de circuler librement. On ne nous a pas non plus donné la possibilité d'aller voir les Jeux Olympiques. Nous n'avons pas le droit d'aller à Beijing ou même à Lanzhou [capitale de la province]. Nous ne pouvons pas sortir de notre localité. Pendant les Jeux Olympiques, nous n'avons pas le droit de faire du commerce, pas le droit de pratiquer notre religion, pas le droit de faire des courses de chevaux, pas le droit de pratiquer les danses religieuses. A cause des Jeux Olympiques, aucun évènement culturel tibétain ne peut avoir lieu.

L'armée fait des rondes dans toutes les localités. Sur le terrain de Labrang, l'administration a fait ériger des figures de paille, qu'ils ont habillées en tibétains. Les soldats chinois s'entrainent à la baïonnette sur ces effigies. Leurs ennemis sont la population tibétaine et les moines, reconnaissables à leur robe.

Les Tibétains qui ont été arrêtés ne sont pas uniquement des jeunes qui ont pris part à un mouvement de révolte. Pourquoi est-ce que les militaires s'entraînent sur des effigies habillées en Tibétains ? Ce ne sont pas seulement les moines qui souffrent du fait que les Tibétains soient considérés comme des ennemis, mais aussi les fonctionnaires, les étudiants, les Tibétains ordinaires. Un grand gouvernement, un grand pays, une grande population domine et écrase une petite population comme la nôtre, une population faible. Ils nous tirent dessus. Des dizaines de milliers de soldats chinois nous encerclent, on ordonne que ceux des Tibétains qui n'obéissent pas soient tués.

Au 21ème siècle, la population mondiale avance sur le chemin de la paix, mais on emprisonne un peuple qui aime la paix et des gens qui recherchent la vérité. Les journalistes sont arrêtés, on leur interdit d'aller au Tibet, et ceux qui parlent aux journalistes sont aussi arrêtés. Il n'y a aucun espoir si on n'arrive pas à trouver quelqu'un à qui raconter la souffrance d'être battu et presque tué. Mais si on accède à un interlocuteur, il faut que le récit de cette souffrance soit transmis au monde entier.

Il faut non seulement le faire savoir au monde, mais l'ONU, aux associations des droits de l'homme, les associations de soutien au Tibet, connaissant la véritable situation, pourront aussi faire pression sur la Chine. Ils pourront faire en sorte d'arrêter le massacre des Tibétains ainsi que les arrestations, et ils pourront également permettre à ceux qui se cachent dans les montagnes de revenir chez eux. Il faut un dialogue avec les envoyés du Dalaï-Lama et une réconciliation entre Chinois et Tibétains. Le Dalaï-Lama doit être invité au Tibet. Ce sont les plus grands espoirs et les souhaits des Tibétains du Tibet. Il n'y a aucune raison pour que la paix ne revienne pas lorsque le Dalaï-Lama aura été invité au Tibet et que les problèmes auront été réglés par un accord entre Chine et Tibet. Les deux personnages vers lesquels nos pensées se tournent sont le Dalaï-Lama et le Panchen-Lama. Si on rejette le Dalaï-Lama et le Panchen-Lama, nous autres, six millions de Tibétains, ne connaîtront pas l'harmonie.

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5 novembre 2008 3 05 /11 /novembre /2008 12:31
Vous aviez pu écouter son témoignage sur le billet du 21 septembre....



Vous trouverez la traduction en 2 parties de ce témoignge ci-après (Source : tibet.doc.org)
Le témoignage unique d'un moine tibétain, sous-titré en français

D'après une information du 4 novembre 2008, donnée par le site phayul.com (http://phayul.com/news/article.aspx?id=23144&article=China+Arrests+Monk+...) ce moine a été de nouveau arrêté, emmené par cinquante policiers armés.


Pour la deuxième fois en quatorze ans, un Tibétain ordinaire, pas un représentant du Parti, témoigne de ce qu'est de vivre au Tibet chinois. Akhu Jigme (Akhu est le terme par lequel on désigne les moines en Amdo) est un moine du monastère de Labrang qui a été interviewé secrètement sur son expérience de l'arrestation et de la torture à la suite de la révolte tibétaine de mars et notamment des manifestations pacifiques de Labrang.

Le fait que seuls deux Tibétains aient souhaité témoigner de leurs souffrances en quatorze ans peut être interprété de deux manières :

- soit les Tibétains sont heureux et seule une poignée d'irréductibles persiste à ignorer les bienfaits de la grande Chine

- soit les Tibétains ont peur.

A votre avis ?

Lien vers le témoignage, sous-titré en français : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/20080919.OBS1979/?xtmc=tibetmo...

Des photos de Akhu Jigme sur son lit d'hôpital, après les mauvais traitements subis entre les mains de la police armée chinoise, sont visibles sur http://woeser.middle-way.net/2008/09/blog-post_16.html


www.tibet-doc.org s'est procuré la traduction de ces dix minutes de témoignage. La voici :


Akhu Jigme

Moine du Collège trantrique de Gyüto, monastère de Labrang

Traduction (1ere Partie)

Le 18ème jour du 2ème mois tibétain de cette année, après que notre tshogs (assemblée religieuse) a été terminé, je suis allé en ville. J'ai fait réparer mes chaussures près de la gare routière. Alors que je m'en retournais au monastère, j'ai reçu un coup de fil. J'ai regardé l'écran de mon portable : aucun numéro ne s'affichait. Peut-être qu'ils m'observaient depuis un véhicule à proximité. Une voiture blanche a soudain déboulé et s'est arrêtée devant moi. Quatre soldats m'ont attrapé et m'ont tiré dans leur voiture. J'ai regardé derrière moi : j'ai vu une nonne et j'ai crié à plusieurs reprises : « Ma sœur ! Ma sœur ! » afin qu'elle voie qu'on m'avait attrapé. Dans la voiture ils m'ont recouvert la tête d'un tissu noir, m'ont passé les menottes, ils m'ont posé le canon d'un fusil contre la tête et m'ont poussé à terre, m'ont emmené dans un hôtel de policiers armés qui se trouvait derrière le poste de police, ils m'ont ôté le tissu noir mais pas les menottes.

Ils m'ont fouillé, ont pris mon téléphone et mon porte-monnaie. Ils m'ont fait asseoir sur une chaise, les mains attachées dans le dos. Un jeune soldat chinois m'a mis en joue et a dit en chinois : « Ces fusils ont été fabriqués exprès pour vous tuer, vous les Tibétains. Tu fais un pas et je t'assure que je te tire dessus. Une fois mort, ton cadavre sera jeté dans les ordures, je te le promets. » Quand je l'ai entendu dire : « Ces fusils ont été fabriqués pour vous tuer, vous les Tibétains, et si vous n'obéissez pas, on vous tuera et on jetera votre cadavre dans les ordures, et personne ne le saura », je n'ai pas eu peur malgré le fusil pointé contre ma tête. Mais qu'un policier de l'Etat, ou un soldat de l'Etat, qu'un gardien de l'ordre de l'Etat tienne de telles paroles à un citoyen ordinaire, le fusil pointé vers la tête, j'ai ressenti une douleur comme si mon cœur éclatait en deux. Qu'un peuple puissant fasse subir à un peuple faible de telles épreuves, une telle répression, qu'un pays fabrique des armes pour réprimer une ethnie faible, il va sans dire que, s'ils font ça à un petit niveau, ils font encore pire à des niveaux plus élevés. Qu'ils oppriment et tuent les Tibétains, qu'ils puissent parler ainsi en nous visant avec leurs fusils, ça m'a vraiment surpris.

Deuxièmement, s'ils disent qu'ils vont jeter aux ordures les cadavres des Tibétains tués, que personne ne les réclamera, et que personne ne le saura, c 'est qu'ils ne font pas plus de cas de ous que des chiens ou des porcs. Même quand on tue le chien ou le porc d'autrui, il y a toujours quelqu'un qui s'en dit être le maître. Ca veut dire quoi de nous tuer, les Tibétains, et qu'il n'y aura personne [pour réclamer des cadavres] ? Cela veut dire que personne n'aura le droit de s'occuper du corps, que personne ne saura rien. J'ai alors pris conscience de l'inégalité ethnique. Ils m'ont posé beaucoup de questions. L'une d'elles : « Est-ce le Dalaï-lama qui t'a incité ? » « Est-ce le Dalaï-lama qui a incité au vol, aux incendies, aux destructions et au pillage ? Que penses-tu du Dalaï-lama ? »

J'ai répondu : « Je suis un adhérent au bouddhisme, et je suis un disciple du Dalaï-lama, le Dalaï-lama est comme ma force de vie, mon cœur, ma conscience, au fond de mon cœur. Je ne suis pas le seul. Pour les six millions de Tibétains, le Dalaï-lama est le refuge dans cette vie et dans la vie suivante. Il agit pour la paix dans le monde. C'est un grand leader pour la paix dans le monde. Le Dalaï-lama a tracé une voie non-violente. Je refuse qu'on dise que c'est le Dalaï-lama qui a prémédité ces vols, ces incendies, ces destructions et ces pillages. Le Dalaï-lama ne dirait jamais une chose pareille. Moi-même, simple moine, je serais incapable d'inciter qui que ce soit à voler, brûler, détruire et piller. Le « Précieux Protecteur » est la conscience de six millions de Tibétains. Nous ne pouvons pas être séparés de lui. Tout au long de l'histoire, nous les Tibétains avons entretenu des liens de maître à disciple avec les Dalaï-lamas. Et nous devons encore maintenir ce lien de maître à disciple. Nous avons une foi complète dans le « Précieux Protecteur » ». Voilà l'opinion que j'ai donnée.

Après nous avoir gardés quelques jours dans une centre de détention, ils nous emmenés en prison. Si nous ne comprenions pas le chinois, quand ils comptaient « 1, 2, 3 », ils nous disaient : « Vous êtes des animaux. Vous êtes des idiots » et ils nous frappaient avec la crosse du fusil. Quand on leur a demandé pourquoi ils nous frappaient, ils nous répondaient que c'était parce qu'on ne comprenait pas le chinois. Mais dans la Constitution et les lois de la République Populaire de Chine, il est écrit qu'il faut mettre en œuvre l'autonomie des zones ethniques et utiliser la langue locale. Il est écrit qu'il faut accorder à l'ethnie locale le droit de gouverner. Et nous, en zone tibétaine, on n'utilise pas le tibétain, et on traite d'animaux ceux qui ne connaissent pas le chinois. On nous traite d'idiots, on nous frappe au point qu'on ne peut plus se relever. Pourquoi ?

De plus, ils ne font pas la différence entre moines coupables et innocents, entre jeunes et vieux. Ils ont arrrêté des moinillons de 14, 15 ans, des vieux moines de 60, 70 ans. Ils ont arrêté sans distinction ceux qui avaient ou non participé aux manifestations. Ils ont attaché les moines 2 par 2 avec des menottes, sans vêtements, pieds-nus, les ont mis dans des véhicules. Ils les ont jetés dans les véhicules comme des bûches de bois qu'on balance, certains étaient blessés à la tête, d'autres avaient les poignets cassés, mais ils les ont tous emprisonnés. La famille n'avait pas le droit d'apporter de nourriture, de vêtements, de draps. Collés les uns contre les autres, nous avons essayé de nous réchauffer. Quand on a été témoin de tout ça, on se dit que, du point de vue des Tibétains, on subit ça parce qu'on est Tibétain. Nous ne pouvions même pas nous vêtir ni nous chausser. Nous n'avions personne pour nous nourrir, nous donner à boire, nous donner une literie. Ignorant le chinois, cela nous a valu des coups. Cela me rend très triste. On nous a emmenés dans la prison de Kachu [Lingxia]. Tous les prisonniers étaient des Chinois et des Musulmans. Nous étions les seuls prisonniers tibétains. Nous devions transporter tous les jours, pieds nus, les excréments et l'urine, laver le sol. En prison, on nous a forcés à enlever notre robe de moine et porter un vêtement de laïc serré. Je suis un moine qui a foi en la doctrine bouddhique. Alors, pour moi, ôter mon châle et ma robe de moine, et porter un vêtement de laïc, être forcé à marcher pieds nus, menotté, la tête enveloppée dans du tissu, qu'on m'emmène ainsi en voiture, je considère que c'est du mépris, du dédain.

En prison, la nourriture et la boisson sont mauvais, on n'a rien à se mettre, et pas même une serviette pour faire sa toilette. Pour moi ça a duré comme ça un mois, les menottes aux mains pendant trois jours et trois nuits. Ils m'ont dit que je devais avouer être le meneur n°2, que je devais avouer avoir des liens, à l'étranger, avec le Dalaï-lama, avec Samdong Rinpoche, avec Akya Rinpoche. Et, à l'intérieur [de la Chine], avec des intellectuels et des enseignants religieux. « Tes actions à l'intérieur ont un effet. Tu es le leader de ceux qui ont fondé un groupe. Tu as passé des tas de coups de fil dans d'autres provinces, quelles sont tes activités ? Où as-tu fait imprimer les drapeaux tibétains ? Combien en as-tu fait imprimer ? Combien de membres compte ton groupe ? Tu n'as pas d'autre choix que d'avouer ». Ils m'ont attaché au plafond par les mains et mes pieds n'ont pas touché le sol pendant plusieurs heures. Ils m'ont donné des coups de poing sur le visage, dans la poitrine, dans le dos, ça ne ressemblait pas aux coups assenés par un humain à un autre humain, mais par un humain à un chien ou à un porc. J'ai perdu connaissance et ils m'ont emmené à l'hôpital.

Quand j'ai repris conscience, on m'a ramené en poste de détention, et là ils m'ont frappé, m'ont attaché au plafond, je me suis encore évanoui et ils m'ont emmené à l'hôpital. Ils m'ont frappé sans discontinuer pendant 2 jours et deux nuits dans le poste de détention. Je n'ai rien eu à manger, j'avais mal à l'estomac et à la poitrine, je suis resté 6 jours inconscient à l'hôpital, sans pouvoir ouvrir les yeux ni prononcer un mot. Finalement, alors que j'étais sur le point de mourir, ils m'ont rendu à ma famille. Ils ont menti aux dirigeants de la province, disant qu'ils ne m'avaient pas frappé, ils ont dit ça aussi à ma famille. Ils m'ont fait apposer mon empreinte sur un document attestant qu'ils ne m'avaient pas frappé. J'ai versé plus de 20000 yuan [2000 euros] pour être traité à l'hôpital pendant 20 jours.

Quand je suis retourné au monastère, mes camarades m'ont dit que 180 moines avaient été arrêtés, des moines complètement innocents. Deux maîtres de discipline et un lama fonctionnaire avaient été arrêtés. Ils ont dû rester toute une nuit sur la pointe des pieds, on les a frappés avec les fusils dans le dos. Ils les ont maintenus par terre en appuyant avec leurs pieds sur leur cou et ont pris des photos avec leurs téléphones portables. »


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1 novembre 2008 6 01 /11 /novembre /2008 20:41

Sa Sainteté le Dalaï Lama s'exprime sur les relations sino-tibétaines et la convocation à une réunion spéciale au mois de novembre 2008

Bureau du Tibet, Paris


Récemment le Tibet a été témoin d'une crise. Dans les trois provinces traditionnelles du Tibet, le peuple tibétain a courageusement exprimé son mécontentement et manifesté son ressentiment vis-à-vis du gouvernement chinois. La contestation n'était pas seulement le fait de la communauté des moines et des nonnes; elle incluait des croyants et des non-croyants de tous âges, y compris des membres du parti, des étudiants et même des étudiants tibétains étudiant en Chine même. Réellement, à ce moment-là il n'y avait pas moyen pour le Gouvernement chinois d'ignorer ce fait et il aurait dû prendre des mesures appropriées à ce qui se passait sur le terrain. Quoi qu'il en soit, il ne le fit pas. En ignorant complètement les aspirations tibétaines, il s'avança et sévit contre les protestataires tibétains, les appelant de noms divers tels que "séparatistes" et "rebelles politiques".

En ce moment critique où la grande majorité de nos frères et soeurs au Tibet ont fait de tels sacrifices, il ne conviendrait pas pour nous, vivant dans le monde libre, de rester silencieux et inactifs comme si nous étions indifférents à ce qui se passe dans notre pays.

Jusqu'à maintenant nous avons adopté une position basée sur un effort destiné à bénéficier aux deux parties concernées. Ainsi, cette position a gagné l'appréciation de plusieurs pays dans le monde, y compris l'Inde. Au sein des intellectuels chinois, en particulier, il y a un soutien grandissant pour cette approche. Ce sont en effet des victoires pour nous. Apporter un changement positif au Tibet n'est pas juste notre devoir fondamental; c'est aussi notre objectif ultime. La triste réalité, quoi qu'il en soit, est que nous n'avons pas été capable d'accomplir cet objectif. C'est pourquoi quand j'ai fait ma première déclaration au Parlement européen à Strasbourg en 1988, j'ai catégoriquement mentionné que la décision ultime en ce qui concerne le problème du Tibet serait prise par le peuple tibétain.

En 1993, le contact direct entre le gouvernement chinois et nous prit fin. A nouveau nous avons consulté le peuple tibétain sur la meilleure voie à suivre pour le futur. Il a été décidé alors de continuer de suivre la même position qu'auparavant.

La cause du Tibet concerne le bien-être du peuple tibétain tout entier. Ce n'est pas du tout un problème à propos de ma personne. C'est pourquoi le peuple tibétain devrait réfléchir collectivement au bien général du Tibet et agir en conséquence. Vu sous un autre angle, nous avons depuis le début suivi une voie authentique de démocratie. De notre côté, nous ne prêchons pas la démocratie pour pratiquer l'autocratie. Donc, à cet instant critique, quelles que soient les suggestions, les vues et les opinions du peuple tibétain, elles devraient être discutées en profondeur. Cela devrait être fait d'une manière qui permette le meilleur chemin pour la réalisation de notre cause fondamentale, plutôt que pour la glorification d'idéologies et de politiques des partis politiques respectifs ou pour la simple articulation de différents points de vue politiques.

Tout le peuple tibétain-qu'il soit laïque ou dans les ordres- doit travailler à la survie de notre identité nationale. D'une manière générale, la survie de l'identité nationale tibétaine est très différente de celle de n'importe quelle nation ou peuple de cette planète. Si l'identité nationale tibétaine est bien maintenue, son système de valeurs - basées sur les principes bouddhistes de tolérance et de compassion - a la qualité innée d'être bénéfique pour le monde entier. C'est pourquoi, notre combat pour la vérité n'est pas seulement lié au bien-être de six millions de Tibétains, il est également étroitement lié à notre capacité d'apporter un certain bien-être au monde entier. Notre combat pour la vérité a ainsi une raison sous-jacente. Si dans le futur le combat tibétain pour la vérité est amicalement et proprement résolu, cela aidera certainement des millions de gens, y compris en Chine, à découvrir de nouvelles voies pour mener une vie plus saine et avec plus de sens, permettant un bonheur à la fois mental et physique.

D'autre part, si le Tibet devait devenir une société qui poursuit uniquement le bénéfice matériel - du fait de la complète oblitération de la religion et de la culture tibétaine, dont la base est la compassion, par la Chine - cela conduirait le peuple chinois à sa ruine au lieu de lui être bénéfique. C'est pourquoi notre combat est en réalité bénéfique à tous. Réalisant cela, nous devrions réfléchir et discuter des voies et des moyens à notre disposition. Je vous demande à tous de le faire, parce que c'est un problème qui concerne le bien-être de nous tous, Tibétains.

Le gouvernement chinois m'a accusé d'avoir incité les récents troubles au Tibet. Tout en faisant des remontrances directes au gouvernement chinois, j'ai publiquement demandé que Pékin apporte une explication détaillée à ce sujet. Dans ces remontrances et ces appels, j'ai dit qu'ils pouvaient envoyer des équipes d'investigation à Dharamsala pour vérifier les fichiers de nos départements et bureaux. J'ai également dit qu'ils pouvaient examiner les enregistrements de mes discours ou les déclarations aux nouveaux arrivants venant du Tibet. Pas d'équipes d'investigation jusqu'à présent. Mais le Chine continue de me critiquer férocement.

En prenant ces événements en compte, il apparaît que ma résolution de continuer à tenir cette position crée des obstacles au problème du Tibet, plutôt que d'aider à le résoudre. C'est pourquoi le problème du bien général du Tibet serait mieux pris en charge par le peuple tibétain. Je n'ai nul besoin d'interférer dans cette affaire.

Le 11 septembre dernier, j'ai décidé que je ne pouvais pas porter cette responsabilité plus longtemps. Je ne vois pas d'avantages à ce que je continue de porter cette responsabilité. Quoi qu'il en soit, si les dirigeants chinois s'engagent honnêtement dans des discussions, alors je pourrais être en position de prendre cette responsabilité à nouveau. Je discuterais alors sincèrement avec eux. C'est très difficile de négocier avec des gens qui ne sont pas sincères. Donc je dis très candidement aux représentants des médias : j'ai foi et confiance envers le peuple chinois, mais ma foi et ma confiance envers le gouvernement chinois vont diminuant.

J'ai appelé les élus tibétains à discuter ces points lors d'une réunion spéciale. Je sens que ce sujet ne peut être résolu en une seule fois par la tenue d'une telle réunion. Le point principal, quoi qu'il en soit, est que tout le monde doit prendre ses responsabilités, doit s'impliquer et doit proposer les voies et les moyens, y compris les actions pratiques à prendre, pour la réalisation de notre but, cher à nos coeurs. En d'autres termes, tous les Tibétains devraient travailler ensemble dans un esprit de responsabilité collective pour discuter de ce sujet, en prenant en pleine considération le bénéfice pour le peuple tibétain à court et long terme. Quoi qu'il en soit, la décision finale ou présente doit être trouvée par le peuple tibétain.

Communiqué le samedi 1er novembre 2008 par la Communauté Tibétaine
Traduction : Alexis Rouvière pour le Bureau du Tibet, Paris.
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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 19:30


Parce que les mots ont de l'importance afin de ne pas perdre de vue l'essentiel.....

LE TIBET, LE DALAI-LAMA, LES MOTS ET LA LIBERTE

« Le Dalaï-lama a perdu tout espoir de continuer à négocier avec l'actuel gouvernement chinois ; Le Dalaï-lama n'espère plus rien de la Chine ; Le Dalaï-lama n'a plus d'espoir pour un Tibet autonome ; Le Dalaï-lama fait part de sa lassitude envers Pékin ; Le Dalaï-lama déclare avoir 'abandonné' à titre personnel les discussions avec la Chine ; Le Dalaï-lama prêt à examiner une stratégie plus radicale sur le Tibet » -une véritable avalanche de titres d'agences ou de journaux en mal d'information. Comme si on sonnait fébrilement l'alarme - il en est grand temps certes, mais au-delà de cette couverture aussi soudaine que tapageuse, qui aura pris le temps d'aller à l'écoute des mots ? Qui s'en sera tenu au texte ? Et d'abord, peut-être convient-il de savoir que « perdre espoir » ou « baisser les bras » ne fait pas vraiment partie du vocabulaire du Dalaï-lama.

Sans doute que dans son allocution pour le 48e anniversaire de la fondation du Village d'enfants à Dharamsala, le Dalaï-lama admet être allé aussi loin (trop ?) que possible dans sa détermination de tendre la perche au régime chinois afin de trouver par le dialogue (« la voie médiane ») une solution à l'amiable du différend tibéto-chinois, profitable aux deux parties.
Dans cette perspective, il était, il est soutenu par une opinion internationale aujourd'hui mieux informée des faits de l'histoire et de la situation sur place ; par des vedettes (ce qui lui est parfois reproché) ; par quelques politiciens (généralement dans l'opposition chez eux, ou à la retraite) car il n'est guère de responsables politiques en exercice qui s'y aventurent de crainte de froisser les susceptibilités chinoises à fleur de peau.

Le Dalaï-lama est également épaulé par une grande partie des siens, même si des voix plus nombreuses s'élèvent dans l'exil pour discuter ce choix. Les Tibétains de l'intérieur continuent de voir en lui à la fois celui qui personnifie au mieux l'altérité tibétaine et le garant de leur survie : ils en ont largement témoigné le printemps dernier, au grand dam des autorités chinoises persuadées, elles, que cette dévotion était sur le déclin. Mal leur en a pris, et la brutalité de leur réaction répressive ne laisse aucun doute à ce propos. En faisant du leader
tibétain leur bête noire, l'ennemi No. 1 de la Chine, elles ont elles-mêmes semé le vent qui a fait lever la tempête.

De main inlassablement tendue en propositions refusées (celle de Strasbourg remonte à 1988...) le Dalaï-lama prend simplement aujourd'hui acte d'une situation qu'il a tout fait pour éviter - depuis des années, il répète à son peuple que la décision ultime lui revient et que c'est aux Tibétains d'assumer la responsabilité de leur avenir, le leur comme celui de leur pays. En attendant, il aura été leur meilleur ambassadeur sur la scène internationale. Peut-être certains ne l'ont-ils pas attentivement écouté, ou ne souhaitaient-ils pas entendre ses mots.
Maintenant que les années passent, pour lui comme pour tout le monde, et que le régime chinois ne fait pas mystère de sa volonté d'attendre sa disparition dans l'espoir (vain) qu'il emporte avec lui la cause de son peuple, force est de regarder en face ce défi. Et de le relever.

Poursuivre des discussions sans lendemain avec des représentants chinois sans pouvoir réel n'est qu'un pis-aller qui a des limites et ne trompe personne - à l'exception de ceux qui acceptent de se laisser piéger, tout en exaspérant les Tibétains. Du coup, la revendication indépendantiste regagne en vigueur par rapport à une autonomie dénuée de substance dans le contexte actuel, et que les maîtres de Pékin se refusent à revoir sous prétexte qu'elle « existe déjà » puisque « inscrite dans la Constitution. » Quant à l'autodétermination, c'est un droit
considéré comme imprescriptible dans les normes internationales pour n'importe quel peuple, fut-il colonisé et sous la botte ... chinoise. En demandant leur avis aux Tibétains, le Dalaï-il colonisé et sous la botte ... chinoise. En demandant leur avis aux Tibétains, le Dalaïlama ne fait que respecter ses propres engagements d'adapter la société tibétaine à la démocratie et de se plier à cette exigence.

Après avoir rappelé dans son allocution que ne pas prendre en compte ce qui s'est passé en mars-avril dans l'ensemble du Tibet - Région dite autonome et communautés tibétaines enclavées dans les provinces chinoises voisines, c'est-à-dire tout le territoire historique tibétain - ne mène nulle part, le Dalaï-lama répète clairement ce qu'il dit depuis des années : « La question tibétaine est celle du peuple tibétain, il ne s'agit pas seulement de moi.
C'est pourquoi la question du Tibet doit être examinée et décidée par le peuple.
 Ensuite, nous sommes dans un système véritablement démocratique, pas comme le gouvernement communiste où l'on parle de démocratie et on pratique l'autocratie. Ce n'est pas notre façon d'agir. »

Un peu plus loin, le dirigeant tibétain souligne ; « Si la religion et la culture tibétaines fondées sur la compassion sont éradiquées et si la société est uniquement soucieuse d'argent, à l'avenir cela n'aidera en rien les Chinois et ils y perdront. » Mentionnant que les autorités chinoises l'accusent d'être l'instigateur des troubles du printemps, le Dalaï-lama réplique : « A franchement parler, je peux assumer, car j'ai des raisons à expliquer : de tout temps j'ai
été sincère. Il est difficile de parler à ceux qui ne croient pas en la vérité. J'ai clairement dit devant la presse mondiale que j'ai encore foi dans le peuple chinois, mais que ma confiance dans le gouvernement chinois s'amenuise, et que ça devenait plus difficile. »

« Baisser les bras », le Dalaï-lama, et « refuser la négociation » ?
C'est mal le connaître que de le prétendre ou de l'écrire : c'est surtout mal interpréter ses propos et faire ainsi, sans doute sans le vouloir, le jeu de ceux qui, à Pékin ou ailleurs, s'empressent de clamer « le Dalaï-lama refuse la négociation ». C'est exactement le contraire de ce qu'il dit, et ses actes sont en accord avec ses paroles : il laisse le loisir aux Tibétains de s'exprimer et, à l'occasion de leur rencontre de novembre, de chercher ensemble des voies qui permettraient de surmonter l'impasse afin de trouver une solution. Il n'y a pas de « solution-miracle », mais faute de vouloir entendre ce que dit le Dalaï-lama, les responsables chinois sont en train de laisser filer le seul atout dont ils pourraient disposer pour se sortir de ce guêpier.

Car il ne faut pas s'y tromper : quoi que fassent les maîtres actuels de la Cité interdite, l'histoire des hommes enseigne qu'on ne fait pas taire un peuple colonisé par les armes et qu'il vient un temps où il relève la tête. Les événements de mars en ont été l'illustration imprévue, mais pas imprévisible : le lion des neiges tibétain reste toujours en travers de la gorge du dragon chinois.
Et en dernier ressort, la liberté du Tibet n'est peut-être qu'une métaphore de la nôtre, celle qui n'est jamais acquise et qu'il faut défendre pied à pied jour après jour.

C.B.L.

mailto : claude.levenson@gmail.com 
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Livres Editions GAT CONCEPT

 

NOUVEAUTÉ 

 

Les livres des Editions GAT CONCEPT sont en vente auprès de notre association.

Pour toute commande nous laisser un mail via le  formulaire contact  du blog.  

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Campagne de Parrainage de communes du Tibet

CAMPAGNE  PARRAINAGE DE COMMUNES DU TIBET :

  http://www.parrainages-villes-tibet.org/

 

Pour télécharger le dossier :

 

http://www.parrainages-villes-tibet.org/le-dossier-parrainages/

 

 

CAMPAGNE DE PARRAINAGE DE COMMUNES DU TIBET
PAR DES MUNICIPALITÉS EUROPEENNES

 

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ASSOCIATIONFRANCE-TIBET

Campagne« Parrainage de communes du Tibet »

13 le débucher 28260 ANET

Tél.06.75.66.24.51.

pascal.daut@live.fr

http://www.tibet.fr/pdf/Parrainage%20de%20communes%20du%20Tibet%20doc0.pdf

    

Liste des communes actualisée 

Campagne de “Parrainage de Communes du Tibet”
Objectif: Préserver le riche Héritage Culturel des Tibétains.

 

 

1-Salles Sur Garonne(31390) - Jean-Louis Halioua / Lhatse

2-Beckerich - Luxembourg- Camille Gira / Gyama 

3-Crest (26400)- Hervé Mariton / Lithang

4-Brouckerque(59630)- Jean-Pierre Decool / Siling

5-Bray-Dunes(59123)- Claude Marteel / Kardze 

6-Coudekerque-Branche(59210)- David Bailleul / Dhartsedo

7-Sisteron(04200) – Daniel Spagnou / Nyingtri 

8-Dieffenthal(67650) - Charles Andrea/ Jaqung

9-Pezens(11170)- Jean-Pierre Botsen / Dingri

10-Lugagnan(65100) - Jacques Garrot / Lhokha

11-Bourgtheroulde Infreville(27520) - Bruno Questel / Samye

12-Saint Laurent du Var(06700) - Henri Revel /Taktser

13-Divonne-Les-Bains(01220) - Etienne Blanc / Kyirong

14-L'Argentière-la-Bessée(05120) - JoëlGiraud/ Shethongmon

15-Lamothe-Goas(32500)- Alain Scudellaro / TsangLukner Shakar

16-St Genés Champanelle(63122) - Roger Gardes / Dromo

17-Festes et St André(11300) - Daniel Bord / Tadruk

18-Paris XI(75011) – Patrick Bloche / Lhassa

19–Manduel(30129) - Marie-Louise Sabatier/  Gyantse

20- Créon (33670) - Jean-Marie Darmian / Ruthok

21- Valouse (26110) - Patrick Liévaux / ShagRongpo

22- Plouray (56770) - Michel Morvant / Tsari 

23– Lans-en-Vercors (38250) - Jean-Paul Gouttenoire /Jomda

24– La Chapelle-Saint-Ursin (18570) - Yvon Beuchon/Sangchu-Labrang

25-Soulom(65260) - Xavier Macias / Chongye

26- Saint-Thomas-en-Royans (26190) – Christian Follut/ Jol

27-Merville(59660) - Jacques Parent /Dzogang

28- Mourenx (64150) - DavidHabib/ Tsona

29– Lavaur (81500) -BernardCarayon / Shigatse

30– Izeure (21110) -Catherine Lanterne /Yubeng

31-Artiguelouve(64230) -  Éline Gosset / Nyethang

32- Digne-Les-Bains(04000) - SergeGloaguen/Kumbum

33- Lavelanet-de-Comminges(31220) - Évelyne Delavergne / Narthang

34- Le Vigan (30120) - Eric Doulcier / Dergé

35– Bourbourg(59630)- FrancisBassemon / Shalu

36- Gensac-sur-Garonne(31310)- Henri Devic / Gadong

37- Bax(31310) - Philippe Bedel/ Rong

38- Carbonne(31390) - Guy Hellé/ Nagartse

39–Epinac(71360)- Jean-François Nicolas / Sakya

40– Amfreville-La-Mi-Voie(76920) – Luc Von Lennep / Phari

41- Le Cannet-des-Maures(83340) - Jean-Luc Longour / Gyatsa

42– Latrape(31310) - Jean-Louis Séguela / Riwoche

43– Sciez (74140) -Jean-LucBidal / Gyalthang

44– Widehem(62630) - Pierre Lequien / Taklung

45– Nieppe(59850) -MichelVandevoorde / Tsongdu(Nyalam)

46– Montbéliard(25200) - JacquesHélias / Kharta

47– Marzens(81500) -DidierJeanjean / Nagchu

48– Vitrolles(13127) - LoïcGachon / Tsethang-YumbuLakhang

49- Labastide-Saint-Georges(81500) - Jacques Juan / KhymZhi Shang

50– Bouchemaine(49080) - Anne-Sophie Hocquet de Lajartre / TashiDorje – Jhado/ Lac Namso

51–Ussel (46240)-Jean-Paul David / Rumbu

52-Sembrancher(1933) – Suisse- Bernard Giovanola / Rongbuk

53– Beurizot(21350) - Hugues Baudvin /Yerpa

54–Mailholas(31310)- Gérard Carrère / Dorjeling

55– Briançon(05100)- GérardFromm /Pelyul

56– Hondschoote(59122) - Hervé Saison / Markham

57– Aiguefonde(81200) – Vincent Garel / Nyemo

58– Vers sur Selle (80480)- Thierry Demoury / Dechen

59-Bennwihr (68690) – Richard Fuchs /Chamdo

60-– St Valéry sur Somme(80230)- Stéphane Haussoulier / Sera

61-Corby- Angleterre-JeanAddison / Rigul

62– Billere (64140)- Jean-Yves lalanne / Surmang

63-Marcq en Yvelines (78770)- Pierre Souin/ Drigung

 
De nombreuses autres Municipalités ont aussi été contactées par les Membres des Groupes Tibet du Parlement(189 députés) et du Sénat(67 sénateurs) et par la plupart des Membres des Groupes de Soutien au Tibet… Suite à cette mobilisation, nous espérons de nombreuses autres Municipalités !

 58 Associations Internationales de Soutien auTibet ont déjà adhéré à cette campagne;
Passeport Tibétain(Essert-90), Montagne du Bonheur(Paris-75), Briançon-05 Urgence-Tibet, France-Tibet
National, Collectif Tibet-Dunkerque(59), Maison des Himalayas(Gonnehem-62), France-Tibet-Île de la
réunion(974), Association Provence-Himalaya(Vitrolles-13), Nos Amis de l’Himalaya(Bordeaux-33), France-
Tibet / Nord-Pas de Calais(Lille-59), Aide et Espoir pour le Monde Tibétain(Amiens-80), SOS Tibet(Lyon-69),
Culture en Exil(Nantes-44), Lotus Himalaya(Maubeuge-59), Corse-Tibet(Porto Vecchio-20), Liberté au
Tibet(Sélestat-67), Objectif Tibet(Sciez-74), France-Tibet Maine/Anjou(Angers-49), Alliance Tibet-
Chine(Paris-75), Lions des Neiges(Lyon-69), Tibet-Languedoc(Nîmes-30), Drôme Ardèche – Tibet(Valence-
26), Jamtse Thundel(Gras-07), Tibet, Vallée de La dröme(Crest-07), ART (Aide aux Réfugiés
Tibétains)(Grenoble-38), Association des Elus Verts Pour le Tibet(Paris-75), Espoir pour le Tibet(Vannes-56),
Don et Action pour le Tibet(Yvry Sur Seine-94), Collectif Action-Tibet-vérité(Marzens-81), Institut Vajra
Yogini(Marzens-81)- Autodétermination Tibet(Rabat les Trois Seigneurs-09), Association Falun
Gong(Bordeaux-33), Rencontres Tibétaines(Toulouse-31), Matchik Labdreun(Marseille-13), Tibet-
Normandie(Rouen-76), APACT(Pau-64), Tutti Frutti International(Villeneuve d’Ascq-59), France-Tibet-Isère,
Association Amitié Suisse-Tibet(AAST), Gesellschaft Schweizerisch-Tibetische- (Suisse), Tibetet Support
Association - (Hongrie), Tibetan Programme of the Other Space Foundation - (Pologne), Casa del Tibet -
(Espagne), Svensk Tibet Komitten - (Suède), Tibet Support Group-Ireland., Les Amis du Tibet – Luxembourg,
Friends of Tibet India(Delhi), La Casa Del Tibet di Votigno di Canossa(Italy), Tibet Initiative Deutschland
e.v.(Germany), PTC – Pro Tibet Culture(Chili), Tibet Patria Libre(Uruguay), Casa Tibet Mexico(Mexico),
Ganasamannay, Kolkata(India), Costa Rica-Tibet(Costa-Rica), fundacion Tashi delek(spain), Kasakhstan-
Tibet(Kasakhstan), Panama-Tibet(Panama), Tibet-Thaïland(Thailand)


NB :Le travail engagé par notre ami Francis se poursuit : c'est Pascal Dautancourt qui se chargera désormais du suivi des demandes et propositions des communes.
N' hésitez pas à solliciter vos élus en ce sens... et à entrer en contact avec Pascal:

ASSOCIATION FRANCE-TIBET 
Campagne « Parrainage de communes du Tibet » 
13 le débucher 28260 ANET
Tél.             06.75.66.24.51      .
Pascal.dautancourt@gmail.com

 

 

La campagne de parrainage continue. N'hésitez pas à solliciter votre Maire et à nous contacter si besoin. 

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