1- Des douzaines de manifestants tibétains blessés par les interventions de la police à la grenade et au gaz lacrymogène
2- Autres manifestations
3 - Raid sur le village de Dzatoe


Phayul[Lundi 19 Mars 2012 22:32][lien]
cf aussi Tibetans Injured in Grenade Attack, by RFA [lien]

DHARAMSHALA:

1- Des douzaines de tibétains sans armes ont été blessés par les forces de sécurité chinoises lorsque celles-ci ont utilisé du gaz lacrymogène et des grenades pour disperser la foule de protestants non-violents.
Selon les contacts sur place de tibétains exilés, l'incident est survenu non loin de la cour de justice du comté de Ba, Tibet oriental. Les tibétains s'étaient rassemblés en nombre pour demander que des moines arrêtés la veille soient relâchés.
« La police a répandu du gaz lacrymogène et utilisé des explosifs pour disperser la foule, a précisé nos sources. « Des douzaines de tibétains sont blessés dont six sont dans un état critique, ont-elles ajouté. »
Les tibétains demandaient la mise en liberté de 50 moines du monastère de Shingtri. Ils avaient été arrêtés le vendredi, la veille du rassemblement de protestation.
Selon les sources de RFA voici quelques noms des tibétains détenus : Yeshe Dorje, Jang Rin, Sherab Palsang et Pema Rigdzin.

« A 3h du matin, les moines du monastère de Shingtri ont commencé à marcher en direction de la préfecture. Arrivant tôt dans la matinée les moines ont brandi leurs slogans demandant le retour de sa Sainteté le Dalaï Lama et la Liberté pour le Tibet »
Les moines cessèrent leur manifestation après l'intervention des responsables politiques et de leur monastère.
Le lendemain les forces de sécurité chinoises se sont rendu dans le monastère et ont arrêté 50 moines suspectés d'avoir participer aux évènements de la veille.
Peu de manifestants ont été arrêté mais les 50 moines ont été conduits dans une autre commune.

La sécurité dans la région a été renforcée dans la craintes de plus grande manifestations.

2- Autres Manifestations

Le même jour, plus de 2 000 Tibétains menés par des moines du monastère de Tsang ont manifesté dans la ville de Malho.
Là encore, ils brandissant des slogans pour la Liberté du Tibet et le Retour du Dalaï Lama.

Un jour plus tôt, le 17 mars, environ 8 000 Tibétains ont pris part à la plus grande manifestation jamais vue à Rebkong.
Les tibétains se sont réunis pour offrir leur prières et montrer leur soutien à Sonam Dhargey, âgé de 44 ans, il avait trouvé la mort le même jour dans une tumultueuse manifestation.
Sonam Dhargey, père de 3 enfants, devenait alors le 30ème tibétain à s'immoler par le feu depuis 2009, et ceci pour protester contre l'occupation continuelle du Tibet par la Chine.

Plus tôt dans la journée, le Parlement des Tibétains en Exil, lors de l'examine du budget cessa son activité pour prendre la mesure de l'urgence de la situation au Tibet.
Depuis le 14 mars, début de cette session budgétaire, 3 tibétains se sont immolés par le feu et des milliers d'autres ont participé à des manifestations courageuses au Tibet.

D'après RFA et ses sources, dans la préfecture de Nagchu, Région Autonome du Tibet, 5 tibétains se sont faits arrêtés. Ils sont suspectés d'avoir planifier des "activités anti-chinoises". Les hommes s'étaient rencontrés le 9 mars pour mettre leur plan en exécution le lendemain. Comme leurs compatriotes ils voulaient appeler pour le retour du Dalaï Lama, mais aussi la réouverture des monastères.
Le 10 Ià 9h du matin, nformée, la police, est venue arrêtée Karma Tharlam, Siga et Dzomlha Kar, puis le 14 mars elle s'occupa de Drukdrak et Tsegon.
A ce jour, nous ne savons pas où ils se trouvent.

3- Le Raid
autour du 15 mars “environ une centaine policiers et de paramilitaires chinois sont conduits un raid dans le village de Dzatoe, comté sichuanais de Dege. Ils emmenèrent 8 tibétains sur suspicions de distributions de tracts dissidents, nous révèle RFA


Traduction France Tibet


Dozens injured after police lunge explosives, fire tear gas at protesting Tibetans
Phayul[Monday, March 19, 2012 22:32]
DHARAMSHALA, March 19: Dozens of unarm
ed Tibetans were injured after Chinese security forces fired tear gas and used explosives to disperse a crowd of peaceful protesters.

The incidence occurred near the local judicial complex in Ba county, eastern Tibet, where a number of Tibetans had gathered Sunday demanding the release of monks who were detained days earlier, according to sources in exile with contacts in the region.

“The police fired tear gas and used explosives to disperse the mass protests,” sources said. “Dozens of Tibetans sustained injuries, while six of them are believed to be in a critical condition.”
The Tibetans were demanding the release of 50 monks of the Shingtri monastery, who were arrested on Friday, a day after they carried out a protest march to the district headquarters.
“Shingtri monastery monks had set out at 3 am (local time) on March 15, to carry out a protest at the district headquarters,” sources said. “Upon reaching the district early in the morning, the monks led a march, raising slogans demanding the return of His Holiness the Dalai Lama from exile and freedom in Tibet.”

The monks later stopped their protest march after local leaders and the head the monastery intervened, the same sources said.
However, the next day, Chinese security forces arrived at the monastery and arrested 50 monks on suspicion of their involvement in the protest march.
Few of the protesters were reportedly arrested, while the 50 monks have been whisked away to another location.

Security in the region has been tightened following warnings of more severe protests.
The same day, more than two thousand Tibetans, led by monks from the Tsang monastery took out a protest march in Malho town.
Tibetans filled the streets raising slogans for the Dalai Lama’s return and freedom in Tibet, exile sources said citing eyewitnesses in the region.
A day earlier on March 17, around 8000 Tibetans had taken part in the biggest ever protests in Rebkong.
The Tibetans had gathered to offer prayers and show their solidarity with Sonam Dhargey, 44, who passed away in a fiery protest earlier that day.
Sonam Dhargey, a father of three, became the 30th Tibetan since 2009 to set self on fire protesting China’s continued occupation of Tibet.
Earlier today, the Tibetan Parliament-in-Exile, which is currently holding its budget session in Dharamshala, suspended house proceedings to take up the urgent situation inside Tibet.
Since March 14, when the parliament began its current session, three Tibetans have torched their bodies and thousands have carried out bold protests in Tibet.

UN assurance acknowledgement of very grim situation in Tibet: Kalon Tripa

March 23, 2012 5:55 pm



Parliament Speaker Penpa Tsering (R) and Kalon Tripa Dr. Lobsang Sangay (L) addressing the joint press conference in Dharamsala, India, on 23 March 2012/Photo by Tenzin Norbu/TPiE

Promesse de l'ONU de faire toute la lumière sur la situation tragique au Tibet : déclaration du Kalon Tripa.

23 mars 2012.
Le porte parole du parlement, Penpa Tséring (D) et le Kalon Tripa, Dr Lobsang Sangay (G), prenant la parole à la conférence de presse, à Dharamsala, en Inde, le 23 mars 2012;


DHARAMSALA : Le Kalon Tripa, Lobsang Sangay, réaffirme la promesse de l'ONU faite aux trois Tibétains, grévistes de la faim, d'envoyer un agent spécial pour examiner soigneusement la situation à l'intérieur du Tibet, ce qui est une reconnaissance officielle d'une situation dramatique au Tibet, et un signe manifeste de soutien en faveur de la vérité et de la cause juste du Tibet."
Aujourd'hui, au cours d'une conférence de presse organisée par le Parlement Tibétain et le Kashag, le Kalon Tripa affirme : "Ce que nous pouvons entendre, en réponse aux trois grévistes de la faim qui sont restés stationnés en face des Nations-Unies, après trente jours d'un effort acharné et constant de leur part, est qu'un représentant des Nations-Unies va tenter de faire passer au Tibet, un envoyé spécial pour enquêter sur la situation actuelle au Tibet, que nous supposons, à juste tître, être une situation tragique là-bas.", " et aussi, selon les nouvelles, que l'Ambassadeur d'Australie en Chine, avait requis auprès du Ministère des Affaires Etrangères Chinois, d'autoriser sa visite au Tibet afin d'y évaluer l'exacte situation ", ajoute le Kalon Tripa;
" Ces deux évenements, même s'ils ne sont pas aussi importants que nous le souhaitions, d'une certaine manière, sont des faits concrets pour que la vérité éclate, un soutien infaillible dans la découverte de la vérité, et heureusement, la vérité va l'emporter. La vérité étant exactement ce que les Tibétains méritent, dans leur pure conception de la liberté, et Sa Sainteté le Dalaï Lama mérite de rentrer, recouvrant tous ses droits, et vivre dans son Palais du Potala, à Lhassa, capitale du Tibet."
Kalon Tripa affirme que " des appels multiples et sans cesse renouvelés, ont été formulés par le Parlement Tibétain, le Kashag, et plusieurs ONG, y compris par des Tibétains, réclamant aux Nations-Unies, d'envoyer un émissaire spécial au Tibet, afin d'enquêter sur ce qui se passe réellement au Tibet."

Le porte parole du Parlement Tibétain en exil, Mr Penpa Tséring, a lu la Résolution en huit points, adoptée unanimement le jour de l'ouverture de la session Parlementaire, le 14 Mars 2012 .
Cette Résolution réaffirme la solidarité des Tibétains en exil avec les Tibétains résidant au Tibet, et en appelle au gouvernement de Pékin pour que celui ci arrête sa mauvaise politique au Tibet, et lance un appel à la Communauté internationale, pour envoyer des délégations évaluer les faits qui se sont produits dans tout le Tibet.
Le Kalon Tripa a mis l'accent sur le soutien clair et ferme du Kashag, à la Résolution du Parlement, ce qui, dit-il, va mettre en lumière la situation extrêmement critique des Tibétains au Tibet.
Trente Tibétains se sont immolés, dont vingt deux sont morts, et un grand nombre d'autres sont dans un état très critique."
Il ajoute également : "Les raisons en sont très claires. Ceux qui se sont immolés, et ceux qui ont manifesté pacifiquement, expriment ainsi tout leur ressentiment contre l'occupation écrasante et permanente du Tibet, et l'implacable répression de la politique du gouvernement de Pékin. De la part de ceux qui se sont immolés et de ceux qui sont morts, et de ceux qui sont en prison, tous demandent la même chose, que Sa Sainteté le Dalaï Lama puisse retourner au Tibet, et aussi que la liberté soit rétablie pour les Tibétains, à l'intérieur du Tibet."
Le porte parole, Penpa Tséring, dit que le Parlement Tibétain va tenir une conférence de presse distincte, pour bien mettre en lumière la situation dramatique du Tibet, lors de la visite officielle du Président Chinois, Hu Jintao, à Delhi, le 28 mars.


Secrétariat du Bureau du Tibet.
Paris.
Traduction France Tibet, 23 mars 2012


DHARAMSHALA: Kalon Tripa Dr Lobsang Sangay said the UN’s assurance to the three Tibetan hunger strikers to send a special rapporteurs to probe situation in Tibet is an “acknowledgement of a very grim situation in Tibet, and a sign of support for the truth and just cause of Tibet”.
Addressing a joint press conference by the Tibetan Parliament and the Kashag today, Kalon Tripa said: “What we hear in response the three hunger strikers in front the United Nations, after 30 days of major sacrifice on their part, an official from the United Nations visited the three hunger strikers. He assured, both verbally and in writing, that the United Nations will try to send a Special Rapporteur to investigate the actual situation inside Tibet, which we think is the acknowledgement of a very grim situation in Tibet.”
“And also from the news accounts that we have read that the Australian Ambassador in China has requested the Chinese foreign ministry to allow to visit Tibet to assess the situation in Tibet,” Kalon Tripa said.
“These two events, even though not the extent we would like to see, are in many ways are an indication that truth will be heard, truth will be supported, and hopefully truth will prevail. Truth being that Tibetans deserve their basic freedom, and His Holiness the Dalai Lama deserves to return to his rightful place in the Potala palace in Lhasa, the capital city of Tibet,” Kalon Tripa said.
Kalon Tripa said, “repeated appeals have been made by the Tibetan Parliament, the Kashag, and many NGOs including Tibetans, to the United Nations to send a special rapporteur or an envoy to Tibet to investigate the real conditions inside Tibet.”
The Speaker of the Tibetan Parliament-in-Exile, Mr Penpa Tsering, read out the 8-point resolution unanimously passed during the opening day of the ongoing parliament session on 14 March. The resolution reaffirms exiled Tibetans’ solidarity with Tibetans inside Tibet, calls for the Chinese government to end its wrong Tibet policies, and appeals to the international community to send fact-finding delegations to assess the ground-reality inside Tibet.
Kalon Tripa emphasised the Kashag’s firm support to the parliament resolution, which he said makes very clear that Tibetans inside Tibet are in really critical condition. 30 Tibetans have self-immolated of which 22 have died and many are in critical conditions, he added.
“The reasons are very clear. The self-immolators and the peaceful Tibetan protesters are showing the resentment against the continuing occupation of Tibet and the repressive policies of the Chinese government. What the self-immolators and those who have died and those who are in prisons are demanding that His Holiness the Dalai Lama returns to Tibet and freedom be restored for Tibetans inside Tibet,” Kalon Tripa added.
Speaker Penpa Tsering said the Tibetan Parliament will hold a separate press conference to put the spotlight on Tibet’s critical situation when Chinese President Hu Jintao visits Delhi on 28 March.
http://tibet.net/2012/03/23/un-assurance-acknowlegdment-of-grim-situation-in-tibet-kalon-tripa/?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter

Secretary
Bureau du Tibet
84 Boulevard, Adolphe Pinard
75014 PARIS

« On ne peut pas continuer à s’immoler comme ça ! »

Le 8 janvier, du comté de Golok de l’Amdo m’est arrivée la nouvelle du sacrifice par immolation d’un Rinpoché. Très vite j’ai appris qu’il s’agissait du Rinpoché Soba, très populaire dans sa communauté. C’est vraiment une affaire importante ! Selon les coutumes et traditions du Tibet, le Rinpoché est le stade suprême parmi les moines, et ce Rinpoché qui était admiré et respecté par sa communauté s’est sacrifié, ce qui ébranla très fortement les Tibétains !

 Afin de mieux comprendre les circonstances, j’ai immédiatement publié une déclaration sur mon blogue. Ces dernières années, c’est souvent la même chose : les nouvelles de plus en plus mauvaises qui nous parviennent annoncent toutes une catastrophe humaine pour le Tibet. J’ai essayé d’écrire, j’ai tenté de décrire, puisant dans mes forces pour argumenter, jusqu’à cet état où il est trop tard pour les larmes. J’ai dit à Wang Lixiong que même un Rinpoché s’était immolé. Il fut très triste et dit après un long moment : « On ne peut pas continuer à s’immoler comme ça ! » Il dit qu’il fallait faire quelque chose, ne pas rester ici à écouter l’une après l’autre ces nouvelles de malheur.

 Dans des moments comme cela, la voix de la raison est très importante. Peu importe qu’elle vienne des Tibétains, des Chinois Han ou de toute autre personne, le son de la voix de la raison doit être diffusé, les discussions sur les méthodes doivent être immédiates. Wang Lixiong prit deux jours de son temps pour écrire un article de moins de 2000 caractères. Il y avait à ce moment un total de 16 auto-immolations à l’intérieur du Tibet. Je prévoyais publier par segment son article sur Twitter pour stimuler les discussions, mais le 14 nous est venue la nouvelle d’une autre auto-immolation d’un Tibétain d’Aba. De toute évidence, nos articles et discussions ne sont pas aussi rapides que les flammes qui brûlent les Tibétains.

 Wang Lixiong pense que les Tibétains ne peuvent plus s’auto-immoler, mais pas comme cette certaine controverse qui veut savoir si l’auto-immolation correspond ou non au point de vue bouddhiste ou de savoir si les immolés disposent de sagesse, ou en ce qui concerne la Chine, de savoir si elle a plus peur des Tibétains vivants ou de leurs cadavres brûlés. Il faut dire que le point de vue de Wang Lixiong est réaliste et qu’il propose une méthode. À cette fin, je tiens à vous présenter son article : « En dehors de l’auto-immolation, que faire ? »

 Je vous présente d’abord la première section de l’article, où il écrit :

 J’ai absolument beaucoup de respect pour les Tibétains immolés. Bien que l’objectif imaginé par chacun des immolés n’est pas nécessairement réaliste ou réalisable, mais peu importe s’ils n’avaient pas de vision claire, ils ont intégré le rôle qu’ils se sont créé et ont inspiré le courage d’une nation.

 Le courage est une ressource précieuse, en particulier si les ressources réelles manquent, le courage est souvent le facteur clé dans le combat de David contre Goliath. L’auto-immolation nécessite le plus grand des courages. Le courage des 16 Tibétains immolés sur le territoire du Tibet a secoué le ciel et fit pleurer jusqu’aux dieux, dont l’auto-immolation de Soba Rinpoché de Golok en Amdo représente l’apogée. En ce qui concerne d’inspirer le courage de la nation, je pense que ce sommet a été atteint.

 Maintenant, la question est devenue : que pouvons nous faire avec une ressource précieuse telle que ce courage ? Continuer les auto-immolations, ce serait jeter ce courage dans le feu. Je pense qu’à partir de maintenant, cela serait du gaspillage, le courage que les martyrs ont inspiré doit être utilisé pour produire des résultats : voilà l’espoir des pionniers, voilà la valeur de leur sacrifice.

 Un tibétologue laissa ce message : Wang Lixiong a exprimé un véritable respect pour l’auto-immolation des Tibétains, plutôt que de « se tenir debout sur une hauteur et évalué les gens d’en bas » ou d’insulter les immolés. Mon admiration va à Wang Lixiong pour avoir exprimé de l’intérieur de la Chine cette attitude franche et d’avoir clairement indiqué : ces Tibétains qui s’immolent sont des martyrs du peuple tibétain, ils inspirent le courage de leur nation.

 15 janvier 2012