Chushur (Chinese: Qushui) prison, surrounded by the wall in the center of this image. Chushur prison southwest of Lhasa holds many known Tibetan political prisoners, including the writer Dolma Kyab, detained in 2005 and sentenced to 10 1/2 years in prison. lien ICT
publié par RFA, lien original ici
23 décembre 2012
Un prisonnier récemment libéré a déclaré que les prisonniers politiques tibétains détenus à l'extérieur de Lhasa, capitale du Tibet, subissent de manière régulière tortures et autres formes d'abus, leur infligeant souvent des blessures physiques desquels ils ne se remettent pas.
Dans la prison de Chushur (à 48 Km au sud-ouest de Lhasa), les mauvais traitements sont monnaie courante.
"Nous étions torturés tous les jours, déclara l'ancien prisonnier, parfois nous étions suspendus au plafond, mains et pieds liés ensembles."
Il continua: "Ils ne nous ont jamais donné à manger de façon régulière. Mais quand ils le faisaient ils mélangeaient notre tsampa (farine d'orge grillé) avec du sable, ce qui provoquait une soif telle que certains d'entre nous ont du boire leur propre urine.
"Beaucoup d'entre nous étaient enchaînés et torturés dans les salles de bain."
santé négligée
"Quasiment tous les prisonniers tibétains de Chushur souffrent de troubles de la vision et d'autres blessures à cause de la torture et des mises à tabac, nous raconta notre témoin qui a été arrêté fin 2009 pour avoir participé à des manifestations d'ordre politique."
"Ma propre santé n'est pas des meilleures, témoigna-t-il, mes mains sont lésées et mes deux yeux sont gravement atteints du fait de mon long séjour en prison et des tortures endurées."
"Les geôliers chinois de Chushur demandaient sans arrêt aux prisonniers quelles autorités extérieures influençaient les manifestations au sein du Tibet, ajouta-t-il.
Il précisa :"Ils voulaient savoir qui nous avait demandé de manifester contre le gouvernement chinois.
"Ils nous ont dit que le Dalaï Lama ne nous aiderait pas quand nous aurions besoin de lui, mais que le Parti Communiste Chinois, lui, pouvait vraiment nous aider.
A la question "pourquoi avez-vous manifesté?", les prisonniers de Chushur ont tous répondu qu'ils n'étaient pas libres de pratiquer leur religion ou qu'ils voulaient exprimer leurs pensées."
Tortures systématisées
Bien que la Chine est signataire de la Convention des Nations Unies contre la Torture, "la torture reste largement répandue dans les prisons chinoises" d'après Sophie Richardson, Directrice du secteur Chine de l'association Human Rights Watch.
"C'est une pratique extrêmement commune soit pour forcer les personnes à se soumettre ou simplement pour les tourmenter, ou encore pour extirper des informations."
Mme Richardson a terminé en disant qu'il y avait très peu de moyens de recours.
Le 1er Septembre 2012, la base de donnée de la Commission Exécutive sur la Chine du Congrès des Etats-Unis (CECC) enregistrait 626 prisonniers politiques tibétains susceptibles d'être détenus par les autorités chinoises.
Parmi ceux-ci, 597 ont été arrêté pendant ou après le 10 mars 2008 (année des Jeux Olympiques de Pékin, NdT) lors de manifestations tibétaines contre le pouvoir chinois. (le rapport d'octobre avait déjà évolué, voir ce lien, NdT)
reportage de Kunsang Tenzin pour RFA's Tibetan Service. Traduit en anglais par Karma Dorjee, écrit et additions par Richard Finnley.
Traduction en français : France Tibet
Tibetan political prisoners held at a facility outside the regional capital Lhasa are routinely subjected to torture and other forms of abuse, often leading to physical harm from which they do not recover, a recently released prisoner said.
Harsh treatment is common at the Chushur Prison, located about 48 kilometers (30 miles) southwest of Lhasa, the man told RFA’s Tibetan Service, speaking on condition of anonymity.
“We were tortured every day in the jail,” the man said. “We were sometimes hung from the ceilings, with our hands and legs tied together.”
Tibet claims
“They never fed us regularly. But when they did, they mixed sand in our tsampa [roasted barley flour], which induced thirst, and many of us were forced to drink our own urine.”
“Many of us were chained and tortured in the bathrooms,” he added.
Ruined health
Almost all Tibetan prisoners confined at Chushur suffer from impaired vision and other injuries due to torture and beatings, said the man, who was recently released after being taken into custody in late 2009 for taking part in political protests.
“The condition of my own health is not good,” he said.
“My hands are damaged, and both my eyes were badly affected by my long imprisonment in Chushur and the prolonged torture that I endured.”
Chinese interrogators at Chushur repeatedly ask prisoners about what authorities believe to be sources of outside influence on protests in Tibet, the man said.
“They wanted to know who had ‘instigated’ us to protest against the Chinese government.”
“They told us that [Tibet’s exiled spiritual leader] the Dalai Lama would not help us when we needed him, and that it was the [ruling] Chinese Communist Party that could really help us.”
Asked why they had protested, prisoners at Chushur uniformly replied that they had no freedom to practice their religion or to express their views and thoughts, he said.
Torture ‘endemic’
Though China is a signatory to the United Nations Convention Against Torture, “torture remains endemic in Chinese prisons,” said Sophie Richardson, China Director at the Washington office of Human Rights Watch.
“It’s a very commonly used tactic either to force people to comply, or simply to torment them, or to elicit further information.”
“There are very few avenues for redress,” Richardson said.
As of Sept. 1, 2012, the U.S. Congressional-Executive Commission on China’s (CECC) Political Prisoner Database contained records of 626 Tibetan political prisoners believed or presumed to be held in Chinese custody.
Of these, 597 were detained on or after March 10, 2008, when Tibetan protests against Chinese rule swept the region, according to the CECC Annual Report for 2012.
Reported by Kunsang Tenzin for RFA’s Tibetan Service. Translated by Karma Dorjee. Written in English with additional reporting by Richard Finney.